Le blog du paresseux

Été 2017
Vacances chez ma grand mère en Bretagne, où plus jeune j’allais quasiment une fois par an faire un stage de voile. Cette fois-ci j’ai pas l’occasion de faire du bateau mais l’idée germe un peu.
Je commence à avoir quelques économies et je m’intéresse à l’achat une forme de logement alternatif, camping-car, grange, terrain à aménager, caravane… À la suite de cet été je regarde sans trop y croire quelques annonces pour une péniche ou un petit voilier habitable.

Mars 2018
J’ai trouvé mon bonheur!
C’est une occasion en or, un voilier en polyesther des première génération, un écume de mer de 1975.
Les écumes de mer sont des voilier robustes, malgré son petit gabarit il a été sélectionné comme modèle standard pour le premier tour de france à la voile et plusieurs ont fait le tour du globe. Le Belge qui me le vend est très sympathique, le bateau est en bon état, de marche en tout cas, quelques petits travaux cosmétiques à prévoir, une broutille.
Je saute le pas et me retrouve du jour au lendemain capitaine. Ça y est, je suis un pirate

Courant 2018
Je suis des cours du soir sur la réglementation et la navigation maritime et fluvial, profite de chaque weekend pour pratiquer mes nouveaux enseignement à bord de Nirvana, ma coque de noix. Quelques amis viennent également m’y rendre visite.

Aout 2018
Le contrat de travail qui me retenais encore en Belgique arrive à son terme, je rentre en france. À contre-coeur je laisse sur son lac intérieur mon petit bateau en espérant que j’aurai bientôt le loisir de le ramener en France, pour le moment d’autres missions m’attendent.

Aout 2019
Après un an de préparatif je suis fin prêt, ce sont les vacances d’été et je peux profiter de 10j de vacances consécutives.
Le projet, descendre mon bateau à travers les canaux de France et de Belgique jusqu’a Charleville.

Ça commence à sentir la fin! Un mois exactement que je suis sur la route…
Je roule d’abord jusqu’à Sète, où je voulais ramener sa roue à Jean-Pierre, du magasin Cycles&Recycle, mais le magasin est en fermeture exceptionnelle jusqu’au 28! Je ne peux pas attendre aussi longtemps donc je laisse un petit mot sous la porte, et je repart, toujours avec la roue qu’il m’avait échangée, j’en ai besoin pour rentrer!

En sortant du magasin, je suis les canaux de Sètes et tombe sur la Fête de Saint Louis! projeté sur un écran géant et qui se déroule dans les canaux de la ville.
Le principes: grosse galère (au sens propre et figuré) pour une douzaines de gars qui pagayent en pagaille, et coup de baton pour le « chevalier » qui, posé sur une petite plateforme surélevé à l’arrière de l’embarcation.
Comme dans les joutes équestres, celui qui a réussi à conserver son équilibre malgré les assauts de l’adversaire est déclaré vainqueur.
Et forcément, foule dense, les canaux génèrent un flot ininterrompu de visiteurs et de curieux sur la ville.
Je décolle assez rapidement:
Pas le temps de m’éterniser si je veux être le soir même à Montpellier pour dormir chez Sofian, avec qui on compare nos routes du retour du Freedom et prend la température de l’avenir, la rentrée, etc…

Je décide de prendre un train jusqu’à PortBou, puis de pédaler jusqu’à Perpignan, où de la famille pourra m’accueillir.
Après quelques emplettes dans Barcelone (recharge pour Camping Gaz, lubrifiant pour vélo…) je monte dans un train régional pour PortBou.
Je commence à avoir une allure qui fait peur: pas rasé depuis 2 semaines, vétement un peu déchiré par endroit, pas joli joli!
Mais pour faire des belles rencontres, il ne faut pas se fier aux apparences, et c’est comme ça que je rencontre Alfonso, un hobo espagnol très philosophe.
Le courant passe bien et on partage ma carte et nos provisions en étudiant nos itinéraire. Il descend aussi à Portbou et, comme moi, dors à la belle étoile. Alors qu’on partage une cigarette, on se fait aborder par Cristina, Lisa et Ida, trois autrichiennes qui cherchent aussi un endroit pour bivouaquer… Après quelques discutions et conseils, on se quitte tous dans de joyeux adieux, et je part en direction de la plage, où finalement je retrouve tout ce beau monde!
On partage un bon moment avant de s’endormir sur les galets…

Levé de soleil sur notre bivouac.

Ensuite, eux prennent le train, je prend le vélo et j’attaque la montagne!
Quelques centaines de mêtres plus loin, je trouve encore une trace des revendications locales:

La france? Ah oui, tu veux dire la catalogne du nord!

Et je prend une dernière photo de l’espagne avant de fermer définitivement ce chapitre de mon périple:

La baie de Portbou, ultime bastion espagnol avant la frontière.

à la fin du festival je dois faire face à un choix difficile. D’où je reprend la route? Comment?
Je fini par partir un peu au hasard:
En voiture avec Mick, Kiki, Guillaume et Arthur jusqu’à Burgos, puis j’appliquerai la devise qui marche si bien depuis le début de mon périple: « Advienne que pourra! »
Au cours du trajet je reçois un appel d’Alexia:
Elle propose de me récupérer vers Burgos et de m’avancer un peu.
Coté Pamplone? Ça l’arrange pas, et j’y suis déjà passé à l’aller…
Du coup on décide de repartir vers Zaragosse où elle à fini par trouver à s’installer, et on profite de la route.
On bivouaque pendant 3 nuit dans des endroits plus sympa les uns que les autres:
Un lac de barrage dans la Sierra de la Demanda,
Les bord du Rio Duero, encore dans la Sierra,
Et sur une colline vers Tarazona.
On s’arrête assez fréquemment sur la route pour profiter de ses merveilles:

Pineda de la Sierra, où on a pris un café avant de rattaquer la route.

Une petite rivière où on a pic-niqué avant de faire trempette.

Une des nombreuses églises de Tarazona.

...sa petite rivière qui dépasse PAS...

...et ses petites ruelles escarpées!

Et on fini par arriver à Zaragosse mercredi midi.

On traine un peu dans la ville et on grignote face à la rivière avant d’aller trouver la gare.

On y trouve très vite les horaires pour Barcelone, mais le train entre Zaragosse et Barcelone coute un bras, je décide de prendre le bus. Je demande au guichetier un billet pour Barcelone, pas de problème.
Pour mon vélo: il faut l’emballer! Soit, je suis plein de bonne volonté, mais avec quoi? Le guichetier nous indique vaguement qu’on trouvera de quoi dans la gare. En gros « débrouille toi, je suis pas d’humeur coopérative ». Ok.

On refait le tour de la gare pour arriver à un magasin de vélo, qui nous propose le service d’emballage mais:
-premièrement je suis pas manchot, je peux bien le faire moi-même.
-deuxièmement, il faut venir avec son sac, retour à la case départ.

Exaspéré par ces turlupinades, je décide de demander au chauffeur qui m’indique finalement OÙ trouver LE sac, c’est à dire exactement là où j’ai acheté mon billet, auprès du guichetier sadique qui me fait courir depuis tout à l’heure!
Bref, j’achète le sac, emballe le vélo, saute dans le bus et on part, youpi
J’ai pas oublié quelque chose moi? Ah si, ma CB, au guichet. –’