Le blog du paresseux

Je roule, ça roule, tout roule!
La vélo-route est bien aménagée, tantôt piste bien dammée, tantôt goudronnée.
Elle longe une magnifique petite rivière:

La Rio Bidasoa.

Elle récèle aussi quelques lieux insolites, comme cette centrale hydro-électrique desaffecté, ou ce lavoir étoilé:

Autre curiosité, la vélo-route traverse de long tunnels qui traversent les montagnes.
Imaginez l’atmosphère, seul sur mon vélo, au milieu d’une galerie de 200m de long pouvant accueillir un tracteur, et faiblement éclairé par quelques loupiottes qui se déclenche à mon passage… Huuuuum, miam!

Plein de passages à explorer!

Je continue dans cette ambiance jusqu’à Sant Esteban où je m’arrète pour manger « la Especialidad »: 2 oeufs au plat, 6 grosses tranches de Bacon, et una caña (un demi-pression) le tout pour 6e. McDo est battu à plate couture.

Après les merveilles, les monts T-T
Ça grimpe la Navarre! Et en plus aujourd’hui c’est humide… J’ai à peine quitté Sant Esteban que se met à tomber une pluie très fine.

En plus la route, bien que pittoresque, est nettement moins jolie…
Bref, après 4h de montée je fais une halte dans une remise de bois en bord de route pour étudier la situation.
La pluie s’intensifie, et Pamplone est à encore 30 bornes donc 10 de montée, il est 6h du soir.
Alors que je m’assoupi à moitié, une voiture sort du chemin d’à coté.
Ça m’a tout l’air d’être le paysan! Je l’interpelle:

-Es possible de dormira aqui? Con me hamac?
-Hamac? Haha, Si Si! Muy bien!

Et il repart en s’exclaffant
La conscience tranquille, je m’installe comme à la maison:
Je redresse deux panneaux pour m’abriter du vent, une planche pour me faire un banc, hamac, corde à linge…

Et voila le résultat!

Je me fait chauffer de l’eau pour un gros bol de soupe chinoises, et il reste de l’eau chaude pour me faire un bon thé avec mes petites provisions et de la menthe ramassée dans le fossé d’à coté, Yipeee!
Le lendemain, quelques vapeurs montent encore des pyrénées mais il ne pleut plus!

Je pédale et croise encore quelques vieilles pierres:

En fait, c'est une aire de repos routier... On envie les espagnols!

Et j’arrive à Pamplone sur le coup de 11h. Après quelques courses pour le déjeuner, j’arrive directement à la Place de Castille où le Wifi gratuit m’attend pour mettre ce post en ligne tout en mangeant un « Bocadillio de jamon negro con queso »

Gros orages cette nuit, j’ai eu le flaire de couvrir le hamac d’une couverture de survie juste avant que tombent les grosses gouttes et je me suis réveillé au sec sous des grosses poches d’eau ^^
Levé à 8h, je passe environ 2h à me perdre et à tergiverser dans le pays basque.
Le mauvais temps ne rend pas la décision facile!

Brouillard sur les Pyrénées

France, Espagne, France, Espagne…
Je joue au contrebandier à la recherche de l’entrée de la Vél’Odissée pour finalement tomber dessus par hasard.

Enfin!

Je la suis jusqu’à Irun où je me RE-perd, et je trouve refuge dans un petit café où Aiton m’explique la route jusqu’à Pamplone en long, en large et en travers, et dans un français parfait, s’il vous plaît!
Au passage il m’apprend quelques rudiments d’espagnol.
On fini par mettre mon vélo dans sa Kangoo et il me dépose quelques kilomètres plus loin, à l’entrée de la vélo-route qui mène tout droit à Pamplone.
Avant de partir il me lance dans un grand sourire ces paroles très sages:

Le chemin est devant toi, la vie aussi. Fonce!

J’applique à la lettre ses conseils et j’y vais

Je suis enfin à la frontière espagnole!
J’ai passé deux jours avec mes parents, j’ai rechargé les batteries et déchargé le vélo.
Je les ai quitté regonflé à bloc et plus léger, serein pour continuer mon périple

Entre temps j’ai encore fait quelques belles rencontres!
Hier soir, Cynthia et Yael, qui maugréaient de l’absence de boites et autres animations dans le camping, et avec qui après avoir partagé un bon moment et des belles discussions on s’est accordé pour dire que le ciel étoilé était magnifique

Arrivé à Toulouse je rachète quelques mêtres de Lycra pour remplacer ceux perdus dans le canal –’

Après un bon déjeuner je quitte mes parents devant la gare. Je rencontre sur le quai une petite famille de Barcelone qui m’aide à monter mon vélo dans le train. J’en profite pour affuter mon oreille aux sonorités de la langue espagnole et etrèner mon guide Assimil :p
Et enfin posé dans le train, je prend le temps de faire quelques dessins de la petite famille:

Finalement on se quittent à Bordeaux où ils commencent leur périple sur le canal du midi jusqu’à Bézier, où j’était il y a à peine 3 jours… Le temps passe vite!

Je saute dans un train pour Bayonne, avec mes tickets périmés, et je tombe sur toute une troupe de jeunes de retour du Reggae Sunska, un super festival aussi
Du coup on passe tout le trajet à bien délirer et à se raconter des anecdotes de festoch, de bivouac où de voyages!
Au final mon billet foireux passe le contrôle, et la fille du groupe paye son amende avec un chèque en bois. Ambiance de joyeux bordel.

J’arrive finalement à la frontière Espagnole, à Hendaye, où je bivouac au milieux des hautes herbes derrière une butte de la plage